Qui a eu cette idée folle …
De nous exempter d’école. De mon temps hein, on aurait été à l’école coûte que coûte, à coeur vaillant rien d’impossible. Aujourd’hui, la jeunesse c’est plus ce que c’était.
Enfin une catégorie psycho-sociale résiste encore et toujours à l’envahisseur. Je veux parler de tous les établissements type IME (Institut Médico Educatif) ITEP (Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique), MECS (MAison d’Enfants à Caractère Social), FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) ou encore IDMC (Institut de Mon Cul). Oui, car nous, apparemment, y’a un bouclier empêchant les maladies de passer. On vous donnera la recette pauvres mortels. Quand on l’aura …
Sous couvert d’un léger ton ironique, en vrai, je suis fâchée, et donc je vais être un peu plus sérieuse. Nous accueillons, par définition, des usagers fragiles. Des usagers qui ne peuvent pas toujours nous dire quand ils se sentent pas bien, et qui ne peuvent compter que sur notre bon sens pour être pris en charge. Nous, on est là pour ça. Je pourrais dire « on est payés pour ça », mais la vérité, c’est que le social c’est censé être une vocation. Donc on fait ce métier pour la gloire on ne va pas se mentir.
M’enfin là, à part prendre le risque important de tomber sérieusement malade avec un virus excessivement contagieux, je commence à avoir du mal à discerner les merveilleux côtés dans notre profession. Parce que le Président de la République, quand il parle de « personnes handicapées », apparemment c’est pas clair pour l’Agence Régionale de Santé, qui préfère nous laisser dans notre caca, on semble être tellement bien dedans.
Hé oui, nous accueillons une population particulièrement fragile, et pour autant, nous avons l’obligation de rester ouverts. Pour d’obscures raisons. Et je ne vais pas vous mentir, la perspective de ne pas être payés si on exerce un droit de retrait a tendance à calmer nos ardeurs militantes. Donc en attendant on bricole. Pour éviter la contamination, nous demandons aux parents de garder leurs enfants à domicile. Mais nous ne pouvons fermer l’établissement. Nous allons donc continuer à venir au travail, alors que le risque de contamination est toujours présent. Pas de télétravail pour les travailleurs sociaux ; imaginez vous devant un ordinateur à demander à un petit autiste de ne pas jouer avec ses crottes de nez parce qu’il risque de contaminer ses parents. Oui, non on ne va pas faire ça !
Sans parler de tous ceux qui sont en internat. Ici, pas le choix, les éducateurs doivent relever leurs manches, mettre leurs vies de côté et aller s’occuper de tous ces petits opprimés qui n’ont rien demandé à personne.
La question qui se pose tout de même, c’est comment on peut en arriver à ignorer une telle partie de la population. Comment à un moment, personne au gouvernement ne s’interroge sur la prise en charge de ces personnes, particulièrement fragilisées par la vie. Comment on peut aussi nous demander à nous, professionnels, d’aller au front face à des personnes qui n’ont pas la possibilité de comprendre pourquoi on doit « dabber » en toussant, ou pourquoi on ne peut plus se faire de « câlin » ou même se serrer la main. La violence à laquelle nous sommes confrontés lorsque nous comprenons que nous ne comptons tout simplement pas dans l’esprit des gens est inouïe.
Récemment, le ministre de l’Education Nationale a déclaré, à quelques détails près, qu’il « était le ministre de tous les enfants ». Visiblement, dans tous les enfants, y’a pas les « abîmés ». Juste ceux qui font propre. Bien. Qui montre à quel point notre relève est brillante. On laisse dans l’ombre les déglingués. C’est moins joli à voir.
Donc finalement, on est où là dedans ? On ne compte pas pour l’Education Nationale, on dépend d’un obscur département au ministère de la Santé et des Affaires Sociales. Celui qui change de nom au gré des gouvernements.
Le pire étant que visiblement tout est fait au petit bonheur la chance : certains établissements ferment complètement pour limiter la propagation, d’autres restent ouverts pour … bah je ne sais pas trop d’ailleurs, faudra m’expliquer leurs motivations. Certains parlent de service minimum, d’autres sont carrément au rang d’entreprise et nous parleraient presque de chiffres d’affaire, de tourner à pertes. On a beau sortir des textes de loi, montrer que légitimement, notre santé est en danger imminent face à une maladie, personne ne semble s’en inquiéter. La réponse ? « Oui mais les prix de journée… ». Ha pardon, j’avais oublié que dans notre société, le travail c’est la santé.
Je m’interroge, je râle, je me perds dans mes propos, je le sais. Mais peut être que si tout le monde tenait la même conduite, l’ARS et le gouvernement, sous la pression, céderaient à notre bon sens. Je vous laisse en juger dans les commentaires …
Sacré Charlemagne.
Adada Prout Prout Cadet
Fais pas ci, fais pas ça
Viens ici, mets toi là
Attention prends pas froid
Ou sinon gare à toi
Mange ta soupe, allez, brosse toi les dents
Touche pas ça, r’tire tes doigts
Dis éduc gentiment
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Arrête de t’curer le nez
Tu suces encore ton pouce
Qu’est ce que t’as encore fait
Mets la main quand tu tousses
Mange pas tes ongles vilain
Ou je te coupe les mains
Ne traverse pas la rue
Sinon panpan tutu
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Laisse l’éduc travailler
Viens manger ta faisselle
Arrête de t’chamailler
Réponds quand on t’appelle
Sois gentil comme un coeur
On sait c’est pas marrant
C’est l’heure des transporteurs
Faut pas rater tes parents
Fais pas ci fais pas ça
Adada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Tu me fatigues je n’en peux plus
Dis bonjour dis bonsoir
Ne cours pas dans le couloir
Sinon panpan tutu
Fais pas ci fais pas ça
Viens ici bouge de là
Tiens la porte sors d’ici
Ecoute ce qu’on te dit
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Tête de mule tête de bois
Tu me rend complètement chèvre
Qu’est ce que t’as à la lèvre
Tu fais n’importe quoi
Tu n’es qu’un casse bonbon
Je te le dis pour de bon
Donne de toi le meilleur
Content sera l’éducateur
Fais pas ci fais pas ça
A dada prout prout cadet
A cheval sur mon bidet
Vous en faites pas les gars
Vous en faites pas les gars
On vous aime tous comme ça
Fais pas ci fais pas ça
Fais pas ci fais pas ça
….
C’était la complainte de l’éduc.
Merci à Dutronc.
Pourquoi doit on se mettre en colère pour qu’on nous écoute !!!!
Nan mais sérieusement je me pose la question !!
Il se trouve que j’ai une jeune dont la situation familiale à l’air d’être floue et complexe. Cela fait 4 ans qu’elle est dans l’établissement, 4 ans que l’on soulève le soucis à chaque synthèse et que personne ne réagit. 2 ans que je la prends en charge, il a fallu du temps pour poser le cadre et qu’elle m’offre sa confiance, mais la situation familiale m’interpellait de plus en plus. J’ai d’abord demandé une réunion avec le pôle thérapeutique en expliquant la situation et essayant de regrouper tout ce que l’on savait pour présenter une situation cohérente en synthèse. De plus, j’ai proposé diverses solutions en fonction des potentielles situations qui pouvaient avoir lieu. Jusque là, nous étions tous d’accord.
Et là en synthèse, rien ne va plus, faites vos jeux. Tout le monde s’emballe alors que je ne fais que rapporter les conclusions d’analyse du pôle thérapeutique, et avance des propositions pour mettre en place quelque chose autre qu’éducatif avec la famille, reconnaissant publiquement mes limites face à elle, qui me fuit et fait tout pour contredire ce que l’éducateur avance. Comme tout le monde s’emballe, j’ai fini par hausser le ton, parce qu’au final, la gosse, c’est elle qui morfle et chacun avait son mot à dire, mais dans son coin, personne ne s’écoutait. J’ai du crier pour terminer mon propos et que tout le monde approuve au final « oui c’est comme ça qu’il faut s’y prendre ».
Finalement, après ce petit coup de gueule qui en a surpris plus d’un puisque beaucoup m’ont demandé le lendemain si « j’allais mieux » (comme quoi je suis loin d’être belliqueuse), certaines choses se mettent déjà en place, ce qui me conforte dans le fait qu’il fallait que je passe le relais vis à vis de la famille.
Mais ne voilà t il pas qu’une semaine après, une collègue, qui n’est même pas du pôle éducatif, elle est infirmière, vient me faire la leçon devant les enfants, la jeune concernée en prime, mais pas en mode « je n’ai pas compris ta réaction, tu crois qu’on peut en parler en privé », plutôt en mode « tu fais n’importe quoi, tu as pas arrêté de descendre la famille tu m’a gavée tu racontes n’importe quoi etc » comme si javais 5 ans et qu’elle avait des choses à m’apprendre. Etant professionnelle, j’ai gardé mon sang froid alors qu’elle s’énervait toute seule, les enfants la regardaient avec méfiance (elle est loin d’être réputée pour sa bienveillance), et j’ai fini par lui dire « allez c’est ça je t’ai gavé salut » et fermé la porte de mon groupe. Elle est parti et j’ai contenu ma colère bouillonnante comme je le pouvais, jusqu’à ce que j’envoie les gosses à table et que je craque 5 minutes en laissant les larmes couler. 2 collègues sont venus me voir, dont un avec qui je suis heuuuu particulièrement proche on va dire (ce n’est plus un secret pour les adultes, ils savent que nous sommes ensembles). J’explique comme je peux la situation, et ils m’ont calmée, et rappelé que j’avais fait les choix qui étaient justes.
Ma colère passée, je suis allée au bureau de l’infirmière, qui comme d’habitude était encore en train de hurler sur les enfants, et je lui ai dit d’un ton extrêmement calme « ne viens plus m’adresser la parole ». Je suis ensuite partie, ne voulant pas déclencher une nouvelle esclandre devant les jeunes, ce que je trouve complètement anti professionnel.
Elle a entendu le message, mais nous sommes obligés par la force des choses de communiquer, puisque j’ai sur mon groupe 2 enfants diabétiques insulino dépendants. J’ai sauvé la mise plusieurs fois à cette infirmière alors que ce n’est absolument pas mon rôle. Mais j’ai aussi pris la décision, en disant que je refusais d’avoir quelconque contact, de repasser derrière elle pour voir si elle a bien fait les choses. J’aurais du puisque l’après midi même, j’étais en sortie, elle a oublié de me fournir un appareil de mesure de glycémie. Ce qui m’amuse c’est que j’ai du faire ce travail une centaine de fois avec les enfant parce que parfois elle « n’avait pas que ça à faire », et que jamais les jeunes ont oublié quoi que ce soit. En revanche si elle oublie quelque chose, ou s’il y a un imprévu, ce n’est jamais de sa faute. Parfois de la mienne, mais souvent celle des enfants qui ne font aucuns efforts.
Etant DP, beaucoup de personnes sont venues se plaindre de son comportement. Un collègue a failli en venir aux mains avec elle. Et je continuais à dire « mais je sais qu’elle a bon fond ». Qu’est ce que je me suis plantée … connaissant ma relation avec mon collègue, elle s’est servie de cela et a modifié des propos en les sortant d’un contexte pour me porter préjudice à moi et à lui. Je ne suis pas censée le savoir, car bien sûr, elle a la loyauté du cobra … dire qu’elle est venue il y a à peine un an à l’enterrement de mon papa … je ne sais pas ce qu’elle est venue chercher. Mais il est clair que la limite entre professionnalisme et personnel, elle ne l’a pas comprise
J’attends la rentrée, j’ai enchainé les problèmes de santé pendant la période après noël, une vraie cata. Mais cette fois ci, elle va en prendre pour son grade, faits avérés, datés, et je sais que l’équipe est derrière moi. D’autant que les décisions que nous avons pries en synthèses semblent être sur la bonne voie.
Là où je veux en venir c’est que pour me faire entendre, il va encore falloir que je m’énerve et ça me rend dingue. Je ne comprends pas pourquoi nous devons toujours hausser le ton, se montrer désagréable pour se faire entendre par ce genre de personne. N’y a t il vraiment aucun autre moyen de communication que de se hurler dessus ? Parce que je vais donner un sacré coup dans la fourmilière, et je ne vais pas me gêner pour essayer de la pousser à la démission : non seulement elle m’a humilié alors que j’avais fait ce qu’il fallait, mais en plus de cela, elle a utilisé des faits de ma vie personnelle pour m’atteindre, me blesser et blesser mon compagnon. Y’a t il un mot à part « connasse » pour la décrire ? Vous voyez, tout de suite, je tombe dans la colère et la vulgarité, et c’est toujours comme cela. Je suis dans une colère noire, que je garde en moi, j’ai déjà rédigé mon joli rapport d’incident, Madame va tomber de très très haut. D’autant que j’ai beaucoup de choses à charge contre elle, notamment le fait qu’elle a totalement traumatisée une jeune vis à vis de la gestion de son diabète. Cette jeune m’a dit « l’infirmière me dit que je fais exprès mais des fois vraiment je ne comprends pas, alors elle crie, elle crie et elle crie ». Ca je le sais, je l’ai vu et j’ai même fait tiers des dizaines de fois. Bizarrement, quand c’est moi qui prend le relais, tout se passe très bien, et il n’y a pas de blocage.
Alors voilà ma question est simple : connaissez vous ce genre d’individus ? Avez vous trouvé des moyens de communiquer sans tomber dans de l’agressivité ? Faut il toujours se mettre en colère pour que l’on nous écoute ?
Cher Président
Monsieur Macron, Président de la 5ème République
Passons rapidement sur votre légitimité au pouvoir ma foi tout à fait contestable tant les votes ont été fait par dépit et tant le système démocratique n’est en aucun cas respecté puisque l’on n’écoute pas les voix de ceux qui se montrent mécontents du fonctionnement de l’électorat à l’heure actuelle. Le vote blanc aurait été considéré à sa juste valeur, nous aurions refait des élections, et n’en serions pas aujourd’hui à se mobiliser de manière générale contre votre gouvernement ce mardi 12 septembre 2017.
Je vous cite, vous ne « céderez rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Bien sûr, face à l’indignation générée par vos propos, vous vous corrigez en expliquant que le terme de fainéant était adressé à la classe politique qui n’aurait pas agit depuis 15 ans. Au-delà du profond manque de respect lié à vos propos, même si je ne peux pas vous donner entièrement tort, je voudrais vous rappeler que depuis le début de votre mandat, nous vous avons plus vu défrayer les tabloïds et vous amuser un peu partout dans le monde en pratiquant quelques diverses activités originales qui font partie du folklore des pays ou région que vous avez pu visiter que travailler pour une France meilleure.
Loin de moi l’idée de nier la difficulté d’assumer la responsabilité d’un pays. Mais après tout, il me semble que vous l’avez choisi, d’autant plus en retournant votre veste face à vos anciens soutien et créant votre propre mouvement « En Marche ». En Marche vers quoi exactement ? Pour l’instant droit dans le mur.
Prenons la rentrée scolaire. Vous ne devez pas trop aimer la caste sociale et pédagogique … je suis une éducatrice spécialisée qui constate que non seulement nous nous faisons doucement mais sûrement phagocyter par le monde de l’entreprise, nous qui travaillons avant tout avec l’humain, aujourd’hui on nous parle chiffres, de productivité etc … cela dit comment vous en vouloir, vous qui n’avez probablement aucune idée de notre vie professionnelle au quotidien, nous qui sommes relégués au bas de toutes les listes de préoccupations … quant au pédagogique que dire si ce n’est que tous les ans, c’est un peu plus la débâcle. Fréquentant un certain nombre de professeurs des écoles, parfois de façon très proche, je ne peux constater qu’une chose : chaque année nous pensons que cela ne peut être pire et chaque année malheureusement nous nous trompons. Que dire des professeurs des écoles qui ont une classe différente par jour dans une école différente pendant toute la semaine par exemple … visiblement nous n’en disons pas grand-chose, préférant débattre sur l’intérêt de leur apprendre obligatoirement la Marseillaise ou non.
Parlons rapidement du pouvoir d’achat. 1 euro devant valoir 6, 55957 francs. Aujourd’hui, 1 euro vaut 1 franc. Ai-je besoin de plus développer ? Quelles sont vos idées pour aller En Marche vers un pouvoir d’achat plus important ? Peut être êtes vous comme Mr Copé, à savoir déconnecté de la réalité des français. Pour votre information, j’ai 30 ans, et j’ai connu la baguette à 3 francs. Les 5 croissants à 5 francs. Aujourd’hui la baguette vaut minimum 6 francs. Les 5 croissants 13 francs. Tout cela, nous l’avons laissé faire, laissé passer. Pensant qu’une monnaie unique pourrait faciliter les échanges au sein de la communauté Européenne. Après 17 ans de pratique, force est de constater que la situation s’est empirée. Je vous pose la question : que comptez vous proposer ?
De nombreux sujets méritent que l’on s’y penche quelques minutes. Comment par exemple un salarié en cdi touchant le SMIC n’a pas la possibilité de se louer un appartement ? Vous allez me répondre que vous avez demandé aux propriétaires de baisser leur loyer de 5 euros. Avez-vous conscience de la bêtise de votre proposition ? Parce que c’est pas ces 5 euros de loyer qu’il faut changer, mais tout le système : du dépôt de garantie qui fait au locataire payer un double loyer dès l’emménagement (je viens d’y passer, je sais donc à quel point cela peut être difficile) aux conditions requises pour avoir un dossier valable (sans parler des discriminations faites comme si de rien n’était, comme dans le monde du travail d’ailleurs).
Bref comme d’habitude vous vous focalisez sur quelques problèmes de société mais comme vous ne semblez pas connaître la réalité du terrain (car ce n’est pas la visite d’une usine ou d’une école pendant votre campagne qui a pu vous confronter aux difficultés quotidiennes) vos solutions sont mauvaises, inadaptées et parfois à la limite de l’insultant.
Je ne souhaite pas écrire 20 pages sur tout le quotidien des français. Je veux juste dire que si les gens viennent manifester ce n’est pas pour le plaisir : je vous rappelle que nous perdons une journée de salaire. Oh peut être est ce une bagatelle pour vous. Pas pour nous, pauvres citoyens (au sens propre comme au figuré) qui luttons pour terminer le mois et voyons avec dépit notre compte vide alors que le mois vient à peine de débuter …
Plutôt que de vous positionner de façon critique face à cette grève générale, tâchez plutôt de nous écouter. Cela vous changera un peu et qui sait, cela permettra peut être de trouver des solutions adaptées qui répondent un peu plus à nos difficultés.
A bon entendeur. Rendez vous le mardi 12 septembre 2017.
Une citoyenne du monde
J’avais pas dit « plus jamais déléguée » ??
Si je l’avais dit. Mais je parlais déléguée de promo. Là c’est autre chose, je viens d’être élue déléguée du personnel.
On a eu beaucoup de nouveaux arrivants ces deux dernières années, et je suis généralement quelqu’un de plutôt bienveillant dans mon accueil. Même si j’ai la sensation que ça ne va pas forcément coller avec la personne, je m’efforce de toujours rester aimable et disponible, pour aider la personne qui arrive à trouver ses marques. Visiblement, ça a été très vite repéré.
Il a fallu que nous fassions de nouvelles élections de DP, et là, une, deux, trois personnes sont venues me voir « présente toi ». Heu … ouais mais pourquoi « parce que tu sauras faire et qu’il faut un coup de jeune dans tout ça ». Bon. J’ai longtemps réfléchi à l’idée. Me suis rendue compte qu’effectivement, tous les nouveaux venaient me voir lorsqu’ils avaient une question. Que lorsque conflit il y avait, j’étais toujours au courant, parce que je ne prends pas parti et que les gens ont généralement facilité à m’en parler. Alors je me suis renseignée sur le rôle du DP, eu un syndicat en contact pour en parler longuement. Et j’ai compris que oui, ce rôle je pouvais l’endosser. Cela étant, je n’était pas super optimiste quant aux résultats, certains me voyant encore comme le pauvre petit poussin qui sort de sa coquille et qui n’y connait rien. Mais il y avait vraiment un challenge dans ce mandat, car j’étais en face de ce que je peux appeler « l’ancienne école », et c’était intéressant finalement de savoir quelle orientation souhaitait prendre cette équipe qui commence à se construire.
De toutes évidences, elle voulait du renouveau, parce que j’ai gagné de très loin et que je ne m’y attendais vraiment pas (j’avais tablé sur une quasi égalité).
Du coup, ben me voilà DP titulaire. Alors que j’avais dit que c’était dur. Que je l’ai déjà vécu et encore c’était que dans le cas du monde étudiant. Là c’est la vraie vie. Est ce que je suis prête à assumer cette responsabilité ? Beaucoup ont pensé que oui. Alors évidemment, beaucoup des réunions tombent sur mon jour de congé (EVIDEMMENT …), mais bon, je vois le bon côté ; au moins, j’aurais des jours à poser.
Si je fais cet article, ce n’est pas pour me la raconter, mais plutôt pour vous demander conseil, si vous avez été DP, et si vous avez vécu des situations délicates, je veux bien que vous me partagiez votre expérience, que j’évite à tout le monde d’aller droit dans le mur. Avoir des responsabilités est une chose, savoir les assumer correctement en est une autre et j’espère que je serais à la hauteur. En attendant, vraiment, si vous avec des expériences concrètes de terrain, je suis preneuse.
Merci
Le 7 mars : Mobilisez vous !!!!
Nous sommes dimanche matin très tôt. Je n’arrive pas à me rendormir, trop de choses dans la tête.
La première, c’est cette grève qui arrive. Oui, il y a grève le 7 mars, les travailleurs sociaux sont sensés aller dans la rue et manifester. Pourquoi ? Pour tout cela :
1) En grève contre les coupes budgétaires
2) En grève contre le « social business »
3) En grève contre la volonté de NEXEM de démanteler les conventions collectives
4) En grève contre la casse des métiers
5) En grève pour nos conditions de travail
6) En grève pour nos salaires
Alors j’entends déjà les râleurs de première ligne dire que nous sommes des feignasses. A ceux là je répondrai : venez faire notre travail. Juste une semaine. Et vous comprendrez pourquoi on trouve inadmissible que notre salaire soit en dessous du salaire médian français. Pourquoi on s’offusque de nos conditions de travail ; horaires décalés et parfois 50h de travail par semaine, sous effectif donc impossibilité de mettre en place des projet éducatifs, locaux délabrés, peu de moyens pour mettre en place une activité (parce que l’éduc Mc Gyver, ça va 5 minutes), regard de l’autre lorsque nous allons faire une sortie, réglementations à la con … bref, choississez votre poison.
Pour ceux qui se demandent ce qu’est la casse des métiers, sachez qu’il est de plus en plus envisagé que nous ne soyons plus vraiment spécialisés, et que nos diplômes soient uniformisés. C’est à dire qu’une future Assistante Sociale et une future Educatrice de Jeunes Enfants suivront le même parcours pendant 2 ans, et qu’ensuite en 3ème année, on leur donnera la possibilité de se spécialiser. 1 an pour apprendre kes bases théoriques d’un métier que l’on met parfois toute une vie à appréhender tellement il est multifaces. Pour ceux qui ne se rendent toujours pas compte, c’est un peu le même principe qu’une licence, avec deux ans de tronc communs et un an de spécialisation. Alors cela pourrait être une bonne idée. Le soucis, c’est qu’on propose un tronc commun à deux métiers qui ont des vocations totalement différentes. Par analogie, on pourrait dire que pour devenir Géologue, on ferait d’abord deux ans de licence autour de la science en général, abordant des thèmes qui n’ont bien souvent rien à voir avec la géologie, et qu’en troisième année, on vous autorise à étudier ce qui vous intéresse. Et vous savez pourquoi cette décision d’uniformsation est envisagée ? PARCE QU’IL Y A TROP D’EDUCATEURS !!! Et pourtant, quand je vois le nombre de personnes en dificultés sociales et le manque de places dans les établissements pour les accueillir et les accompagner, je constate qu’on prend le problème complètement à l’envers, et y’en a ras le bol de se faire traiter comme des crétins. Si vraiment il y a trop d’éducs, ben faites une sélection plus drastiques. On manque cruellement d’orthophoniste et pourquoi ? Parce que l’accès à la formation est extrêmement difficile (je sais de quoi je parle, puisqu’il s’agit pour moi de mon projet professionnel à long terme). En bref, on nous prend pour des cons. Quant au « social business », il me semble que le terme parle de lui même. Depuis quand on doit faire du choffre en acompagnant des personnes qui souffrent ????
Je suis d’autant plus agacée que la grève a été lancée par les syndicats mais concrètement, qui en a entendu parler dans les médias ? Personne. En revanche, j’ai vu que le service publique de certaines municipalités allaient se greffer à tout cela. Alors évidemment, on a tous des revendications, parfois justes, parfois un peu utopiques, parfois totalement à côté de la plaque. Mais si jamais quelqu’un parle de la grève dans les jours à venir, c’est pour mettre en lumière le service publique, parce que les gens ils vont tous être emmerdés de pas pouvoir mettre leur gosse à la crêche ou à la cantine. Oui, c’est vrai c’est chiant pour eux.
Mais sachez que si TOUS les travailleurs sociaux décidaient de se mettre en grève, là vous seriez vraiment dans la merde. Là vous vous diriez « ha ouais, en fais, y’a vraiment des travailleurs de l’ombre, y’a plein de gens qui se démènent pour s’occuper de ce dont on n’avait aucune idée ». Rien que dans l’institution où je travaille (et je ne parle que de l’institution, pas de l’association), il y a 53 gamins. Si nous décidons tous de ne pas aller travailler, c’est pas juste 53 gamins sans cantines. C’est 53 gosses en situation de handicap plus ou moins importante, dont les parents travaillent, qui devront rester chez eux toute la journée. Maintenant, je mets cela à grance échelle, et SEULEMENT POUR LE HANDICAP :
En France nous avons, environ ;
- 7 millions présentant un déficit auditif (11%); (source : Centre de recherche sur l’aspect psychosocial du handicap –CTNERHI, août 2010)
- 1,7 million présentant un déficit visuel (3%); (source : Drees. Études et résultats n°416 (pdf, 451 Ko), 2005)
- 7,7 millions présentant un handicap moteur (13,5%);
- 2,8 millions présentant un handicap psychique (4,9%);
- 1,5 million présentant un handicap intellectuel (2,6%).
Ces chiffres datent de quelques années, sachez qu’il augmentent. Notamment sur le plan psychique et intellectuel. Allez, et maintenant, on ajoute les jeunes placés par la protection de l’enfance. Le chiffre est aux alentours de 300 000. Je n’ai pas de données exactes pour 2017, mais en 2014, nous étions à 290 000 mineurs et 25 000 jeunes majeurs. Et encore une fois, tout cela est en constante augmentation. Alors je vous entends déjà dans les commentaires, me parler des placements abusifs etc … oui JE SAIS, ça existe. Mais si l’on prend les chiffres de façon tout à fait neutre, ces placements abusifs ne sont qu’une goutte d’eau. Je ne les cautionne pas, et ils montrent encore une fois la carence de notre système social, mais je veux juste vous dire que là, ce n’est pas ce débat là que je veux engager. Je le ferais peut être dans un futur article, parce que certains pensent me connaitre ‘en ayant simplement lu mon post « je suis une putain d’éduc » .
Revenons en aux chiffres. Je sais, cela paraît abberant de parler du social comme ça, mais je veux vous faire comprendre quelque chose de simple que je dirais dans ma conclusion.
Le nombre d’adultesen situation de handicap :
Pour ceux qui ont la flemme, je vous le dit, ça fait environ 36 milions de personnes en France qui ont au moins un problème touchant au social. Vous avez bien lu. 36 millions de personnes. Plus de la moitié de la population. Alors bien sûr, tous ne sont pas concernés par une prise en charge éducative pure, mais en tous cas, tous ont recours, à un moment ou un autre à un travailleur social. encore une fois, je sais de quoi je parle car je fais partie de ces 36 millions, et j’ai eu la confirmation de la recevabilité de mon handicap pas plus tard qu’hier !
AUTISME
Pourquoi ? C’est tombé sur moi. Pris de panique, je crie, je hurle, et … je tombe. Je tombe aspiré par ce vide immense provoqué par l’absence de défenses qui pourraient panser mes blessures si denses.
Car oui, j’ai mal. J’ai mal de moi. Et j’ai mal de toi. Oui toi là qui me regarde avec ces yeux tristes … et bien quoi ? Je suis comme tout le monde non ? … non hein ?
Les enfants de la lune qu’ils disaient. Tu parles, la lune, j’y suis souvent. Enfin d’après toi surtout. Je suis partout si je t’écoutes. Dans la lune. A l’Ouest. A côté de mes pompes. Dans les choux. Dans mes pensées. Enfin … je te vois ricaner parfois quand tu dis pensées. Imaginant sans doutes que mon esprit, détruit, n’est pas fait pour penser. Mais qu’est ce que tu en sais toi ? Je suis juste différent? Maiss jamais mon Moi ne te mens, et tu verras souvent mon insconscient frapper à ta porte avant de te porter ce coup au coeur. Et quel coup. Si fort que ta raison se tord. au point de parler de moi, tandis que je suis là, mais que tu crois que personne ne me voit.
On me dit coquille. Remplie mais si fragile. Pleine … mais pleine de quoi ? De cris, de douleur, de rires et de fabulations. Pleine d’imagination. Ma réalité a tout d’une étrangeté elle est tant déformée que jamais tu ne pourras l’attraper. Je suis autre. Je suis l’altérité. Mais moi au moins, je fais ce que je veux. J’agis. Même si ce n’est jamais ce que tu veux, même si c’est rarement bien. A vrai dire, moi même je n’y comprends plus rien : « Grandis. Tiens toi bien. Parle. On dirait un bébé. Calme toi. Tais toi. Arrête. Tu te prends pour le chef ? Pourquoi tu fais ça ? ».
Oui c’est vrai, pourquoi … T’es un peu con parfois tu sais. C’est si facile de comprendre, je veux juste te montre que j’existe. Parce que pour toi, pour vous tous, je suis … mais je ne suis jamais vraiment là.
Abimées. abimées mes pensées. plongées dans ces abîmes. Abime mon coeur qui parfois ne t’atteint pas. Abimée mon âme parce qu’avec l’écho de la tienne, jamais elle ne raisonne. Abimé mon esprit guidé par l’insctinct plus que par la raison. Parce que la raison c’est toi. Et ce que je dois faire c’est écouter tes oraisons. Sans raisons. Sans raisons autres que parce qu’ainsi tu l’as décidé. Tu as décrété que mon âme était décédé.
Alors pourquoi moi ? Je le vois bien que tu me tends la main. Je l’attrape. Je la prends. Mais … en fait j’ai toujours rien pigé …
Ce texte est bien de moi, écrit un soir, alors que j’essayais de penser à ce que pouvais ressentir un enfant autiste parfois, face à tout ce que nous TRAVAILLEURS SOCIAUX (plus de jalours ES ME AMP EJE et j’en passe), faisons pour eux. Ne manquons nous pas parfois d’humanité ?
J’ai plus d’mots …
Embêtant pour quelqu’un qui écrit non ? En même temps, ce qui s’est passé juste entre ces deux derniers jours m’a laissé sans voix (et pour ceux qui me connaissent dans la vraie, il savent que me laisser sans voix c’est rare. On a plutôt tendance à me dire « tu parles trop » …). Parce que le nombre de visite, si épisodique soit il a quintuplé en deux jours, et que ça veut dire que des personnes qui ne me connaissent ni dEve ni d’Adam ont été un instant touchées par ce que j’ai écrit. Juste un instant. Et ont même commenté pour certains, des témoignages bienveillants (ou presque ^^) où chacun dit s’y retrouver un peu dans mes écrits.
Alors je me dis que je ne suis pas seule. Mon égo comprend que je ne suis pas unique, et que nous sommes beaucoup, et là ma raison ne saisit plus trop ; si on est tant que ça à galérer, pourquoi est ce qu’on nous entend pas quand on crie ?
Ha pardon si. Quand y’a un reportage choc de M6 ou TF1 sur « les établissements accueillants des handicapés : maltraitances et violences », là on entend les bonnes gens, on leur donne le cromi (wesh) et … et en fait rien, parce que généralement, le trait est grossi, déformé, violenté, au mieux il fera savoir que les éducs existent, au pire, et le plus souvent, il fera dire que nous sommes des monstres qui enlevons les enfants à leurs parents pour les traîner nus dans tout l’établissement en leur chantant du Patrick Sébastien (l’image est forte, je sais). Ce qui est fou, c’est que par contre, quand un cas de maltraitance est averré, qu’on fait tout pour le dénoncer, y’a plus personne pour nous le tendre ce cromi, pour qu’on parle de ce qu’on voit. J’en ai vu de la maltraitance. J’ai tout fait remonter. A toutes les instances qui ont des noms chelous, l’ASE, le CD, au siège de l’association, et même aux CRS (bon, à la police, mais c’était pour l’acronyme). Et il ne s’est pas passé grand chose. M’a t on donné la parole ? Mmmh, disons qu’on ne me l’a pas reprise. C’est toujours ça de pris … mais pour combien de temps ? Si aujourd’hui je me remobilisais pour une cause que j’estime juste, combien seront là à m’écouter ? Me croire ? Et combien à me faire taire ?
Comme dirait ce grand penseur Yannick « que tout ce qui sont dans la vibe, LEVENT LE DOIGT ! ». Mais on le lève, fort parfois, puisque j’ai déjà vu des grèves mobiliser le plus grand nombre, et nous, qui nous organisions comme des cons pour « laisser des collègues aller au cortège et que le service tourne encore ». Pourquoi ? Parce que les gosses, ils ne peuvent pas rentrer chez eux. On est vraiment très cons.
L’oubli finalement, c’est ça ; nous faire croire que nous nous battons contre une raflée d’air. Qu’à chaque fois que nous l’ouvrons, personne ne nous écoute.
Et là, en deux jours, je vois que beaucoup ont tendu leur oreilles, ouverts leurs mirettes, au même endroit en même temps.
Alors oui j’ai plus d’mots pour décrire ce qui m’est arrivé lorsque j’ai vu ce nombre de fou sur ma page, ouverte depuis plus de 6 ans, et qui n’avait aucune ambition que celle de me servir d’exutoire, et certainement pas celle se faire connaître. Bien sûr, l’engouement est retombé, et je m’en fous. Ce que je retiens, c’est qu’à un moment dans ma vie, mes mots ont rassemblé. Et que vous m’avez laissée sans voix.
La vie en rose
Oui parce que le dernier article que j’ai écrit n’était pas bien jouasse.
Un texte circule sur le web sur une éducatrice qui parle à son métier, et qui décide de « rompre » avec lui, lui reprochant beaucoup de choses (certaines largement légitimes). A ma première lecture, j’étais d’accord avec elle. C’est vrai que notre métier part en cacahuète sur certains points, que parler bureaucratie et prix de journée parait indécent quand on travaille avec l’humain. Soit dit en passant, c’est la même chose dans le milieu médical. Et dans plein d’autres domaines d’ailleurs. Bref.
Puis j’ai relu ce texte, un an après. Et en fait, tous les petits bonheurs que cette éducatrice vantait, et qui pour elle avait disparus, pour moi, ils sont toujours là, ils ont juste changé. J’ai eu subitement l’envie de faire un listing de ce qu’il y avait de bien, de beau dans notre métier, sans passer par la case râlage vous ne gagnerez pas 20 000 euros.
- les rires des enfants quand vous faites le clown
- les progrès parfois fulgurants constats chez certains gamins auxquels on ne croyait plus
- la possibilité de faire un tas de choses peu courantes ; chanter, danser, du théâtre, de la musique, de la percussion, des travaux manuels, de la cuisine et voir le plaisir que chacun prend dans ces activités
- les collègues qui se serrent les coudes quand il y a des absents et qu’il faut quand même aller au charbon, cela créé une équipe soudée
-ces bêtises que les enfants peuvent dire parfois sans s’en rendre compte et qui nous font mourir de rire
- leurs calins lorsqu’ils ne vous ont pas vus depuis 2 jours, parce que vous leur avez trop manqué
- les transferts, qui permettent de mieux connaître les enfants, s’éclater avec les adultes et découvrir des activités inédites que vous n’auriez pas eu idées de tester seuls
- la satisfaction de mener un projet à son terme et d’en voir les bénéfices
- les enfants toujours, parfois usants mais si attachants que jamais on ne peut leur en vouloir
- les horaires d’externat qui vous permettent de bâtir une vie à côté
- les échanges riches que l’on peut avoir avec certains collègues
- les échanges improbables que l’on peut avoir avec d’autre.
- ces situations qui sur le coup vous désespèrent mais qui finissent par vous faire rire car vous travaillez avec l’innocence
- ces crises de colères auxquelles vous avez appris à faire face malgré tout, cette fierté de voir que vous tenez la situation en main
- les victoires quand les enfants sont orientés là où il faut, les batailles qui permettent de réussir de belles choses
- les réunions parfois houleuses, mais dans lesquelles on réussi toujours à avoir des bons moments, des rires, des fous rires parfois en se remémorant les bêtises de chacun
OOOh je pourrais citer d’autres choses … oui notre métier est dur, et parfois on est sous pression, et l’inclinaison commence à changer. Mais on ne peux négliger ces petits plaisirs.
PS : je parle du hndicap en externat, je sais que ce n’est pas la joie dans certains endroits pour l’avoir vécu mais n’oubliez pas qu’il y a des institutions où cela fonctionne. Vraiment. Gardez espoir. Voyez la vie en rose.
Je suis une putain d’éducatrice
Oui c’est vulgaire tout ça, je sais mais je suis agacée.
On voit beaucoup dans les médias le mécontentement des travailleurs du milieu hospitaliers (pour qui j’ai un grand respect ne nous méprenons pas). On voit aussi quand les instit et les profs vont dans la rue, car toucher à la sacro sainte éducation nationale est un pêché (pareil, les instit on tout mon respect aussi, pour en avoir dans mon entourage très proche je sais à quel point ce métier est difficile et que l’on se méprend). Actuellement, mon fil d’actualités facebook est rempli de coupde gueule de plus en plus virulents (et légitimes) du personnel hospitalier.
Mais moi jsuis une putain d’éducatrice spécialisée. Avec des milliers de gens qui font le même boulot que moi. Et on rencontre des gros problèmes. Le premier, le plus grave je dirais, c’est que la moitié de la population ignore ce que nous faisons de notre temps professionnel, voire même ignore totalement notre existence. Le second, découlant du premier, c’est que quand les éducs lèvent le poing, et ils ont de quoi le lever croyez moi, tout le monde s’en bat les reins.
Alors pour toi, qui ne sait pas ce que c’est qu’un éducateur spécialisé, ou un moniteur éducateur (parce que ne nous leurrons pas, nous faisons exactement le même boulot), lis bien ces mots, fais les partager, et pense à nous quand un jour tu rencontreras une situation de galère où ce sont les éduc qui agissent.
Si je devais donner une définition simple, notre travail consiste à accompagner au quotidien des personnes socialement, mentalement ou psychiquement en difficulté. Je ne peux faire plus clair.
Un putain éduc, il peut vouer sa carrière à aller dans la rue, à la rencontre des ados en mal d’éducation, dans les maisons de quartiers, et essayer de les motiver pour renouer avec quelque chose dans leur vie.
Un putain d’éduc, il peut marauder la nuit, auprès des toxicos, pour parler avec eux, leur proposer des moyens plus propres de se shooter, ou un endroit sain pour dormir. Il fait ça aussi avec les SDF.
Un putain d’éduc ça peut être dans des services de placement d’enfants, avec des piles de dossiers que vous ne pourriez imaginer, et qui doit envisager les meilleurs solutions pour un gosse qu’il n’aura pas le temps de voir tellement les institutions sont mal faites.
Un putain d’éduc, il peut décider de se taper tous les réfugiés et immigrants, les vrais, de prendre parfois des ptits minots en bandoulières et de les aider dans le parcours du combattant pour se faire une place légitime en France et ne pas retourner au pays pour se faire bombarder.
Un putain d’éduc, ça va dans des hopitaux psychiatriques, et ça essaye de proposer des médiations à des gens qui ont une maladie psychique plus ou moins grave, pour leur donner des moyens de s’exprimer autres que les cris et la violence.
Un putain d’éduc, ça va en foyer de l’enfance ou maison d’enfant à caractère social, ça récupère tous les gosses insécurisés dans leurs foyers, et ça essaye de leur redonner le sourire, et plus important, la confiance en soi et en l’autre, en passant toute ses soirées avec eux.
Un putain d’éduc ça va dans des IME/EMP etc (entendre établissement médicaux éducatifs), c’est comme des écoles, mais pour les gamins handicapés laissés pour compte (handicap mental, physique, sensoriel, psychique)
Un putain d’éduc, ça va aussi dans les foyers de vie, dans les MAS (maison d’accueil spécialisée), et ça s’occupe des adultes handicapés, parce que oui, quand ils ont 16 ou 18 ans, généralement, ils ne retournent pas chez leurs parents et il devient assez complexe de leur trouver un métier, alors il travaille au quotidien avec eux, et rend ce quotidien moins morose.
Un putain d’éduc, ça écoute, ça dédramatise, ça prend sur soi, ça s’agace contre les institutions, ça crie, ça rit, ça torche le cul, ça donne des douches, ça cherche des fringues décentes, ça aide aux shoots propres sans juger, ça donne des couvertures et de la nourriture, ça fait des réunions à se tirer une balle, ça voit son métier tomber dans l’oubli de la société, ça essaye d’aider à construire des individus, ça travaille avec le coeur, les tripes, l’instinct, le bon sens, l’intelligence, la psychologie, ça comprend rien à l’économie tant cela paraît loin de leur quotidien, ça déprime face à la politique quand on voit que personne ne sait qu’il existe un ministère des affaires sociales et que ce n’est pas QUE la sécu, ça prend son courage à deux mains et ça fait comme il peut. Ca merde parfois, avec les résidents, avec les collègues, avec les supérieurs, mais ça c’est normal ; un putain d’éducateur, il travaille avec l’humain au quotidien et il se démerde comme il peut avec les moyens du bord. Un putain d’éduc ne fait pas son métier pour la gloire, et est agacé quand on lui dit « c’est un beau métier que tu fais, bravo ». Généralement, un putain d’éduc, il fait ça parce qu’il sait le faire, parce que ça lui plait d’avoir les mains et le nez dans la merde, surtout quand il voit qu’il arrive à en sortir malgré tout. Il fait ça parce que ça l’intéresse et il s’arrête quand il n’y trouve plus aucune motivation.
Voilà ce qu’on fait. Que ce soit dit. Souvenez vous, le jour où dans votre entourage vous avez un enfant handicapé, un ami qui n’a plus de toit, ou un pote qui est complètement dépassé par son enfant … y’a des gens pour ça, qui sont là pour agir, accompagner. Oui ça existe. Y’a des putains d’éducateurs.